Seulement quatre semaines après le début des discussions sur un projet de réforme des retraites majeur, le gouvernement a ainsi mis fin aux débats. L’usage de cet instrument à disposition du pouvoir exécutif a de quoi surprendre dans un contexte où La République en Marche dispose d’une majorité pléthorique à l’assemblée.
Le Premier ministre a justifié ce choix par l’obstruction de l’opposition. Or, près de 100 amendements étaient examinés chaque heure, plus de 10 000 amendements avait déjà été examinés en 15 jours, ce qui est un rythme extrêmement élevé. Aucune urgence n’imposait une adoption rapide ce projet de loi.
La commission spéciale n’ayant examiné que 26 articles sur 65, près de deux tiers du texte ne sera alors pas une seule fois débattu à l’Assemblée nationale – dont toute la partie sur le financement du système universel de retraites. C’est sans précédent !
En réaction, les oppositions de gauche (LFI – PC – PS) et droite (LR) ont annoncé le dépôt de deux motions de censure à l’encontre du gouvernement. Celles-ci doivent être signées par au moins 58 députés (1/10ème du nombre de députés), 24h après l’annonce de l’engagement de la responsabilité du gouvernement.