Pourquoi ? Parce qu’actuellement, les pensions de retraite des enseignants sont calculées sur les six derniers mois de carrière hors prime. Le niveau de pension s’élevait à 2 600 € en moyenne pour les nouveaux retraités partis en 2017 selon les chiffres du Ministère de l’Education nationale.
Avec le système à points, la pension sera calculée sur l’ensemble de la carrière et non plus les meilleures années, elle va donc forcément baisser. Pour atténuer la baisse, le Gouvernement propose de tenir compte des primes, or les primes des enseignants sont dérisoires !
Un professeur qui a travaillé durant quarante et un ans avec une carrière sans heurt touche environ 2 350 euros de pension mensuelle, calculée sur la base des six derniers mois de carrière.
Avec la réforme et la prise en compte de la totalité de la carrière, ce professeur percevrait une pension de l’ordre de 2 070 euros.
Ce professeur verrait son pouvoir d’achat baisser de 338 euros par mois. Pour un professeur passé hors classe durant sa carrière, la perte atteindrait les 730 euros par mois.
Avec la réforme, les pensions baisseraient ainsi de plus de 30% !
Pour compenser cela, le Gouvernement promet de revaloriser les salaires des enseignants avec 10 milliards d’euros via un prochain projet de loi. Mais les promesses n’engagent que ceux qui les croient… Et les enseignants ne croient plus en leur Ministre de l’Education nationale !
Mais aussi et surtout, le Conseil d’Etat considère que cette promesse du Gouvernement – inscrite par affichage dans son projet de loi – est inconstitutionnelle. Les enseignants savent donc qu’ils vont se retrouver avec une baisse de pensions mais ne savent rien des revalorisations de salaires par la suite.
Si le gouvernement souhaite vraiment lutter contre la paupérisation des enseignants, qui font déjà partie des moins bien payés d’Europe, il faudra donc entre 10 et 12 milliards d’euros et des promesses inscrites dans le futur projet de loi de finances, pas dans la réforme des retraites !